Native de Kirkcaldy, sur la côte est de l'Ecosse, Val McDermid, 51 ans, a fait ses études au prestigieux St. Hilda's College, à Oxford. Journaliste, elle travaille notamment pour le Mirror du Devon, le Daily Record de Glasgow, le magazine d'investigation People de Manchester. Son premier polar paraît en 1987. Depuis, elle en a publié vingt-cinq. A partir de 1995, McDermid collectionne les récompenses internationales, notamment le prix du Roman d'aventures pour Mauvais signes en 1998. De quoi se consacrer à l'écriture de ses livres. Elle a un fils et vit à Manchester avec ses trois chats. Cheveux en pétard, très courts, d'un blond presque blanc, bouille ronde et double menton, silhouette massive: Val McDermid ne passe pas inaperçue.
Elle pourrait se la jouer diva, en digne chef de file de la nouvelle génération des reines du crime à l'anglaise. Mais non, pas son genre. Elle s'apparente plus à ses compatriotes William McIlvanney, Ian Rankin ou encore Louise Welsh, grands noms du polar écossais. Et puis elle ressemble à ce qu'elle écrit: des intrigues au carré dans un contexte toujours très réaliste, un style sans chichis, des personnages crédibles et complexes, un féminisme assumé. Voire un soutien affiché à la cause homosexuelle, notamment par le biais du personnage de ses débuts, Lindsay Gordon, «journaliste, socialiste, féministe, lesbienne, cynique» (Une mort pacifique). En femme de tête, sa détective privée Kate Brannigan faisait aussi très fort Le dernier soupir.
Avec son nouveau livre, La souffrance des autres, le quinzième traduit en français, Val McDermid redonne la vedette à son duo de choc: le psy profiler Tony Hill et la flic Carol Jordan, déjà à l'œuvre dans Le chant des sirènes, La fureur dans le sang (titre de la série télévisée tirée de leurs aventures) et La dernière tentation. Justement, cet épisode-là laissait Carol sur le carreau, après avoir subi un viol au cours d'une traque à haut risque. Mais l'inspectrice est réclamée par ses chefs. Ils la poussent à venir à bout de deux enquêtes particulièrement délicates: identifier le meurtrier qui s'attaque à des prostituées et dont le modus operandi est exactement celui d'un autre serial killer, déjà incarcéré, et élucider la disparition de jeunes garçons qui pourraient être victimes d'un réseau pédophile. Déprimée, "déglinguée", Carol Jordan va pourtant tout faire pour rester à la hauteur de sa réputation de super-flic. Le soutien moral, et professionnel, du docteur Hill, ce "zigoto" (c'est lui qui le dit!), ne sera pas de trop. On retrouve ce tandem un peu branque avec plaisir. Leurs chamailleries, leur affection mutuelle aussi, apportent un peu de fantaisie à un scénario sombre, dur, où la violence faite aux femmes et aux enfants est omniprésente. L'Ecossaise Val McDermid n'en oublie pas pour autant de tenir son lecteur en haleine: de le scotcher en somme!
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