The Zombies a été un groupe maudit de la fin des années 60, méritant largement leur nom (vous comprendrez en lisant la suite). Leur musique, loin d’être un Blues violent comme on pourrait le penser avec un tel nom, était une pop douce et rêveuse, faisant parfois penser aux Beach Boys pour les voix, et aux Beatles pour l’accompagnement (d’ailleurs cet album est surnommé le Pet Sound anglais, ce dernier étant déjà surnommé le Sgt Pepper américain...). Alors pourquoi maudit ? Tout simplement parce que tout en composant certaines des plus belles musiques de cet époque, les Zombies ne connaîtront jamais le succès que la critique de l’époque laissait espérer, à part leur premier single She’s not there qui les a lancé (single repris par Santana en 1977).
Leur maison de disque, désireuse de se débarrasser de ce groupe qui ne vend plus, décide quand même de leur donner leur dernière chance en signant un contrat pour un album de 1000 £, l’enregistrement s’effectuant dans les mythiques studios d’Abbey Road. Les Zombies vont alors créer, à l’aide d’astuces pour compenser les faibles moyens (ils n’ont pas la possibilité de faire venir, comme les Beatles, un orchestre symphonique…), un des meilleurs albums psychédéliques, d’une pureté musicale inégalée. Pour l’anecdote l’album devait s’intituler au départ Odyssey and Oracles, mais l’illustrateur de la pochette s’étant trompé de lettre, les Zombies durent changer le titre de l’album : ils n’avaient pas les moyens de faire refaire la pochette. L’album à sa sortie fit un bide. Les Zombies décidèrent donc de se séparer. Cependant, un an après, l’album eut un grand succès (il sera même disque d’or) avec le single Time of the season , mais les Zombies étaient déjà séparés... Les chansons de cet album sont toutes merveilleuses, et même si la formation est classique (les Zombies sont composés d’un chanteur, d’un guitariste, d’un bassiste et enfin d’un claviste), l’instrumentation utilisée est riche et variée. On trouve un clavecin, un mellotron (cet instrument est en fait un orgue censé reproduire le son d’un orchestre symphonique, cependant tout en ayant un son différent il reste très beau à écouter), un harmonium (encore un orgue étrange, assez utilisé dans les églises), etc...
Les compositions sont toutes signées par Argent ou Wright, toutes portées par la voix magnifique de Colin Blunstune. Les harmonies vocales, même si elles ne sont pas de la trempe des Beach Boys, sont d’une beauté incroyable (les Beatles font pâles figure à côté). Les mélodies sont accrocheuses, toutes ont une petite teinte de psychédélisme tout en restant proche de la pop. La plus belle chanson de l’album est sans conteste Hung up on a dream, à l’ambiance rêveuse emmené par un piano et des nappes d’orgues du plus bel effet... Enfin, les paroles oscillent entre le surréalisme des Beatles et les histoires d’amour des Beach Boys, en étant toutefois beaucoup plus optimistes. En conclusion, cet album est un chef d’œuvre de musique pop. Il forme, pour moi, avec les albums Sgt Pepper des Beatles et Pet Sounds des Beach Boys, le sommet de ce que les 60’s ont pu nous offrir, comme une sorte de trilogie de la pop psychédélique... (source : Destination rock, 2004)
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