Né en 1942, à Kittilä (Laponie), Arto Paasilinna a d’abord été bûcheron et d'ouvrier agricole, avant de reprendre des études et de devenir journaliste au quotidien régional Lapin Kansa (Le Peuple Lapon).
« Au fin fond de la forêt, façon de parler, Paasilinna est né dans un camion, à Kittilä parce qu'il faut bien que les camions s'arrêtent, en 1942, en plein exode de sa région d'origine, Petsamo, au bord de l'océan Arctique, un accès maritime que la Finlande céda l'année suivante à l'URSS après avoir perdu la guerre d'Hiver et la guerre de Continuation. La famille est chassée vers la Norvège, puis par la Norvège en Suède et par la Suède en Laponie finlandaise quand c'étaient les Allemands qu'il fallait fuir : "J'ai connu quatre Etats différents dans ma prime jeunesse. La fuite est devenue une constante dans mes récits, mais il y a quelque chose de positif dans la fuite, si avant il y a eu combat." (...) La famille Paasilinna se fixe à la fin de son exode à Tervola, en Ostrobotnie (Pohjanmma, en finnois où même les noms de lieu ne se ressemblent pas), où on lui attribue une terre, avec pour tout bagage, un sisu gros comme ça.
On dit "la famille Paasilinna", pour simplifier, mais c'est un nom inventé, inventé par le père d'Arto qui s'était fâché avec ses parents au point de changer de nom, de Gullsten ("pierre dorée" en suédois) en Paasilinna ("forteresse de pierre" en finnois). Le nom n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, et, depuis le début de ce septembre 2003, se dresse sur une place de Tervola un monument de lourdes pierres de trois mètres de haut, simple granit poli, avec, à l'intérieur, comme un coeur qui bat un caillou rapporté du nord, en l'honneur des Paasilinna. Des sept frères et soeurs, quatre sont écrivains (dont un député européen), les autres sont médecin, acteur et professeur. » (extrait d’un article de Jean-Baptiste Harang, Libération 18 septembre 2003)
C’est à partir de 1975 qu’il commence à écrire, de la poésie, des romans et des scenarii. Son œuvre connaît un grand succès tant en Finlande qu’à l’étranger. Il a publié une trentaine de livres, traduits dans une trentaine de langues
« Arto Paasilinna est originaire du cercle polaire. Il ressemble de plusieurs façons à ses personnages. L'art de cet écrivain autodidacte, qui a développe un serre spécifique pour les circonstances arctiques, est caractérisé par les circonstances arctiques : par des toundras, par des rennes, par des Lapons et des lacs ainsi que par des forêts immenses. Cet écrivain qui n'aime pas les photographes et qui ne parle aucune langue étrangère est capable de faire rire toute l'Europe par son art qui a une dimension secrètement chamanique. Cet ancien bûcheron n'est pas cependant un rousseauiste qui voudrait marcher à quatre pattes et manger de l'herbe. Comme Voltaire il se lutte contre le fanatisme et la superstition de ses contemporains - fanatisme et superstition qui se sont cette fois-ci déguisées en valeurs matérialistes et technologiques de l'époque moderne. » (info-Finlande)
« C’est justement à cause de son prosaïsme que les Français on appris à aimer Arto Paasilinna. Nullement à cause du rire. Ses comédies mettent en scènes une inculture attrayante et exotique. Le langage gestuel peu développé, la franche paresse sociale et le laconisme des Finlandais de Paasilinna séduisent les Français, toujours obligés dans leur relations d’afficher leur statut et leur sociabilité. » (Putte Wilhelmsson, Centre d’information de la littérature finlandaise)
« Malgré une paternité revendiquée, un air de famille indiscutable et l'exercice incontesté du droit d'auteur, Arto Paasilinna ne ressemble pas à ses livres et réciproquement. Les romans sont drôles, légers, iconoclastes, picaresques, rabelaisiens et marcelaimés, déconcertants et jubilatoires, aussi torchés que leurs personnages, en un mot, ils sont finnois. Ils sont traduits en trente-six langues. Arto Paasilinna est bourru, taciturne, las et professionnel, costaud, en un mot, il est finlandais et ne parle que le finnois. (...) Il est trop vieux pour ses livres, c'est aussi pour cela qu'il ne leur ressemble plus, du moins à ceux qu'on nous propose en français, il n'y est pour rien, la faute aux éditeurs (les huit romans en français de Paasilinna sont publiés chez Denoël) qui attendent des dix, quinze ou vingt ans avant de les traduire. (...) Déjà, en 1989, lorsque parut en français l'emblématique et merveilleux Lièvre de Vatanen, il avait déjà quinze ans d'âge (en finnois, le lièvre était celui de Jäniksen, mais Ari Vatanen, qui, lui, ne boit que du lait, était alors au faîte de sa gloire automobile, il est aujourd'hui député européen). Il s'en vendit plus en France qu'en Finlande. Et ce décalage ne fait que s'aggraver puisque Paasilinna publie un livre par an à Helsinki, et Denoël en met sur le marché francophone un nouveau (ancien) tous les deux ans. » (extrait d’un article de Jean-Baptiste Harang, Libération 18 septembre 2003)
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